Introduction
J’ai construit mon premier vélo électrique en 2007, le deuxième en 2016, un VTT Décathlon Rock Rider 5.3.
En 2018, j’avais assisté au départ du Sun trip Lyon-Canton et j’étais resté scotché, émerveillé, emballé. J’ai suivi les participants de Lyon à Chamonix, pris des dizaines de photos. Au retour, je m’étais mis à réfléchir à la construction de mon premier vélo électrique solaire.
Disposant de peu de renseignements techniques, j’avais cherché sur internet pendant plusieurs semaines le matériel qui pouvait me convenir. J’avais choisi un moteur Nine Continent RH205 ancien modèle, vendu avec un contrôleur et un P.A.S., une batterie 48 V 17.5 Ah, une gâchette, deux poignées de frein avec contact.
Pour faire le Sun Trip 2019, j’avais associé à mon Rock Rider une remorque AEVON STD 100 qui portait un panneau solaire rigide de 300 Wc. Mais le panneau à lui-seul pesait 18 kg. Un peu trop lourd à mon goût !
Dans la perspective d’un Sun Trip Lyon-Canton en 2020, j’ai alors décidé de m’équiper d’un vélo couché Azub Six entièrement suspendu.
Description technique
Le vélo
Vélo Couché Azub Six entièrement suspendu :
- Roue avant de 20 »
- Roue arrière de 26 »
- Roue arrière équipée d’un variateur Enviolo 380.
La motorisation
- Moteur roue avant Direct Drive de Grin Technologies,
- Contrôleur Phaserunner
- Cycle Analyst V3
- 1 superviseur de conduite Arduino de ma fabrication me permettant de régler finement la vitesse, la puissance du moteur Grin Technologies
La batterie
Batterie 48 V – 22.5, Ah
La toiture solaire
Panneaux solaires
- 3 Panneaux solaires de 36 cellules 120 Wc Sun Travel. Dimensions : 2,40 m de long et 80 cm de large.
- 3 régulateurs solaires MPPT 300 W.
Structure porteuse
Toute la structure est faite de profilés 20 x 20 et pièces d’assemblage (Systéal).
Accessoires
- Alimentation DC-DC 48V >12 V pour alimenter les accessoires et chargeurs USB
- Éclairage puissant blanc a l’avant
- Éclairage arrière rouge
- 2 feux clignotants rouges à l’arrière et blancs à l’avant.
Retour d’expérience
L’équilibre à vélo couché
J’ai eu beaucoup de problèmes d’équilibre au début. Un vélo couché ne se conduit pas de la même façon qu’un vélo droit. En gros le guidon ne sert qu’a disposer d’un point d’appuis des mains et surtout pas à contrôler la direction du vélo. Dans les tournants il faut s’incliner et avec la masse des panneaux solaires en hauteur, il faut bien maîtriser son degré d’inclinaison. Et garder sa vitesse constante. Sinon la chute peut arriver. Pour pédaler efficacement et disposer d’un bon contrôle de l’équilibre, il faut avoir les fesses et le dos bien calés sur le siège.
J’ai chuté bien sûr plusieurs fois, la plupart du temps à l’arrêt, mais la construction robuste et un peu lourde de la cage supportant le générateur solaire, m’a permis de ne récolter que quelques égratignures et surtout de garder intacte l’intégrité des panneaux solaires. Mon vélo s’est simplement couché sur le côté sans subir de gros dommages si ce n’est la perte d’un rétroviseur.
Points positifs
Gâchette (throttle)
Démarrer un vélo couché chargé à plus de 150 kg est une mission impossible sans une assistance électrique. Aussi, la gâchette m’est apparue indispensable au démarrage.
Ergonomie
J’ai choisi de mettre la commande de mon variateur Enviolo à droite du guidon et tous ce qui concerne les commandes électriques du moteur Grin Technologies à gauche du guidon ( gâchette contrôle de la puissance et de la vitesse ). C’est le petit superviseur Arduino programmé par mes soins qui centralise toutes ces commandes provenant du guidon, du shunt solaire et du Cycle Analyst v3. Il transmet ensuite, à travers le régulateur de vitesse et de puissance, ces informations au entrées analogiques du Cycle Analyst. Toutes ces commandes sont assujetties au PAS du vélo. Cette disposition me permet d’appréhender rapidement toute modification de conduite, arrêt, démarrage accélération freinage etc. tout en disposant instantanément du bon braquet de mon vélo.
Consommation
Je roule la plupart du temps entre 20 et 30 km/h (30 quand le vent me pousse ou dans les descentes). C’est dans cette fourchette de vitesses que le moteur a le meilleur rendement. Ma consommation moyenne est de 12 à 15 Wh/km. Elle peut descendre en dessous 10 Wh/km avec la régénération dans les descentes, si le vélo n’est pas trop chargé.
La puissance max de mon vélo est bridée à 750 W. Il entre automatiquement en régénération à 35 – 40 km/h dans les pentes. Si j’active le freinage électrique en dessous de 35 km/h, la régénération produit 200 à 350 W qui rechargent la batterie. C’est un avantage primordial des moteurs Direct Drive.
Les évolutions de mon vélo
En 2021, sur mon Azub Six Version 2, j’ai expérimenté l’ajout d’un 2ème moteur (Bafang BBS02 de 750 W) et d’une 2ème batterie de 48 V 17,5 Ah. Les batteries ont une capacité totale de 40 Ah, soit environ 2 kWh, ce qui augmente considérablement l’autonomie !
J’ai construit un nouveau superviseur de conduite Aduino pour contrôler la puissance et la vitesse et permet aussi de répartir la charge entre les 2 moteurs ou de les commander séparément. C’est avec ce vélo que j’ai participé au Breizh Sun-Trip 2021.