Une remorque solaire en bambou

Introduction

J’ai déjà construit 4 remorques mono-roues solaires en tube acier et aluminium (essentiellement des matériaux de récupération), une remorque mono-roue en tube de fibre de verre ultra-légère, une remorque à 2 roues à partir d’un fauteuil roulant.
Cette année, j’ai construit une nouvelle remorque pour les besoins de l’association Amobisol, une remorque qui puisse porter des panneaux solaires et la banderole de l’association.

J’ai opté pour un modèle mono-roue.
Et pour un design éco-responsable, j’ai choisi le bambou comme matériau de base pour les tubes.

Description technique

La structure

J’ai repris le même principe de structure que mes remorques précédentes :
– les tubes sont associés en trapèze,
– une fourche pour roue de 20 pouces est associée au trapèze (récupération dans un atelier vélo),
– des inserts métalliques permettent de fixer la remorque sur le timon,
– le timon est un modèle commercialisé par un fabricant de remorques,
– une béquille est ajoutée (bien utile lorsqu’on a besoin de détacher le vélo).

Il est recommandé de fabriquer ses constructions à partir de tronçons de bambou séché et étuvé. N’ayant malheureusement pas de délai pour ce projet, j’ai coupé les bambous sur pied, en choisissant des tiges bien rectilignes, et j’ai commencé la construction dans la foulée.

Construction du trapèze

Le tube inférieur doit avoir un diamètre intérieur suffisant pour permettre d’emmancher la fourche de 20 pouces.
Le tube supérieur a une longueur suffisante pour accueillir les panneaux solaires (145 cm).

Les tubes sont d’abord associés entre eux à l’aide d’une résine époxy fibrée qui durcit en 7 minutes (les portions des bambou qui seront collées ainsi doivent être poncées au préalable).

Puis des bandes de textiles en fibre de verre sont enroulées autour de ces jonctions et sont enduites au pinceau de résine époxy liquide.

J’utilise ensuite du scotch large pour comprimer le textile contre les tubes, l’excédent de résine est ainsi évacué.

Cette résine liquide transparente devient sèche au toucher en quelques heures (6 à 8h selon ta température). Elle n’atteint sa pleine résistance qu’au bout de 7 jours.

Béquille

Elle est réalisée avec une structure relativement légère en acier, elle est retenue par un câble acier, et un petit tendeur la remonte lorsqu’on roule.

L’équipement solaire

Pour les besoins des démonstrations de notre association, j’ai installé 2 panneaux solaires de 100 Wc (6 x 5 cellules) et un régulateur solaire CTK-EV 300.

Résultat en terme de poids

Le poids de la structure bambou avec sa béquille est de 4,5 kg. Actuellement, le poids de la remorque avec timon, sans panneaux, est de 7,4 kg.

Il serait possible de réduire le poids de 1,2 à 1,5 kg car :

  • la fourche utilisée est en acier et pèse 700g. En utilisant une fourche en aluminium, on pourrait gagner 350g.
  • la roue que je possède avec son pneu de 45mm n’est pas très légère : 1,7kg. On pourrait gagner facilement au moins 300g en choisissant une roue plus légère et un pneu plus fin.
  • le timon de remorque Bob Yak utilisé pèse 1,2 kg. Un timon de remorque Extrawheel permettrait de gagner 500g.

Actuellement, le poids de la remorque avec timon, sans panneaux, est de 7,4 kg.

Point à surveiller

Je surveillerai l’évolution des tiges de bambou fraîchement cueillies car elles vont sécher au cours des prochains mois. Observera-t-on une rétractation du matériau et une fragilisation des jonctions ? L’avenir le dira…
Quoiqu’il en soit, au besoin, je pourrai toujours ajouter des bandes de textile en fibre de verre + résine aux endroits qui le nécessiteront.

Évolutions

La dimension de cette remorque est principalement liée à la dimension de la banderole qu’elle doit porter.
Si je devais construire une telle remorque pour le voyage, je la ferai probablement plus courte, la roue se trouverait entièrement recouverte par le dernier panneau solaire. Une tablette en contreplaqué serait ajoutée sur le tube inférieur pour permettre de d’accrocher et de porter des bagages (sacs cylindriques étanches).